Les étourneaux et les chauves-souris peuvent partager les mêmes trous pour nicher
Quatre cavités occupées au printemps par des étourneaux et des noctules ont été découvertes en Pologne.
Noctules communes (Nyctalus noctula) et Étourneaux sansonnets (Sturnus vulgaris) partageant la même cavité dans la forêt de Zielonka (Pologne) le 12/05/2016.
Source : Łukasz Myczko et al / Ibis
Les cavités naturelles sont devenues rares dans les milieux transformés par l'Homme, par exemple dans les forêts exploitées, et la compétition entre les espèces cavicoles est donc forte (la pose de nichoirs peut alors être utile (1) : l'Étourneau sansonnet (Sturnus vulgaris) est par exemple connu pour son agressivité. Comme les oiseaux, les chauves-souris sont aussi à la recherche de trous pour passer l'hiver et élever leurs petits.
Dans un article publié en 2017 dans la revue Ibis, des ornithologues ont signalé la découverte de quatre cas de Noctules communes (Nyctalus noctula) et d'Étourneaux sansonnets ayant partagé les mêmes sites de nidification dans l'ouest de la Pologne (dans les environs de la ville de Poznań et dans la forêt de Zielonka) au cours du printemps 2016. 672 trous creusés par des pics ont été localisés avant la pousse de feuilles puis inspectés à l'aide d'une caméra Creative Live Cam attachée à un bâton télescopique durant la phase d'incubation des œufs et juste avant l'envol des jeunes : 271 cavités étaient occupées par des oiseaux, six par des chauves-souris et quatre par les deux. Ce type de cohabitation semble assez fréquent chez cette espèce de chauve-souris puisqu'elle a été constatée dans quatre des neuf sites occupés, et pourtant elle n'est pas évoquée dans la littérature, peut-être parce que les inspections sont difficiles.
Les noctules ont commencé à s'installer dans ces trous au début du mois de mai, quand elles quittent leurs sites d'hibernation. Elles pourraient choisir de partager des cavités avec des oiseaux pour bénéficier de leur chaleur. La présence de jeunes étourneaux pourrait aussi leur indiquer que la cavité est assez sûre (pression prédatrice faible). Le manque de cavités favorables explique peut-être également cette situation, même si près de la moitié des trous apparemment favorables dans les environs n'étaient pas occupés.
Cette coexistence pourrait favoriser la transmission de parasites et de virus, les oiseaux et les chauves-souris étant des réservoirs connus de coronavirus et de virus de la grippe aviaire. Des mutations pourraient même apparaître entre les sous-types H3N2 (détecté chez les noctules) et H5N1 (présent chez les oiseaux) (2).
http://www.ornithomedia.com/ 28/08/2017