Carte postale de… La Réunion
Charlotte a souhaité partager avec nous quelques-unes de ses impressions suite à son second voyage dans l’Océan Indien où elle a rejoint, pour quelques jours Tom, son "petit frère"… paradisiaques !

« Par où commencer...
Pour la deuxième fois, je suis venue poser mes pieds sur cette île aux racines bien ancrées dans l'océan indien, ce caillou volcanique, cette terre riche, fertile, où un merveilleux "morcèlement de paysages coexiste" pour citer Tesson.
Retrouver mon frère, ces souvenirs et ces vallons connus, inconnus et à explorer. 35°C dans la figure! Pfoua, figure qui quelques 13 heures plus tôt se laissait caresser par le frisson parisien...
Ce que j'ai eu beaucoup de plaisir à retrouver, c'était cette disponibilité des fruits partout autour de nous. La végétation y coule, tout est vert, tout est vie autour de nous. C'est une explosion de verdure. Le décor donne l'illusion que si une graine venait s'exhaler par mégarde et tomber sur le sol, pouf, d'un coup un grand banian ou un grand bananier viendrait éclore et monter vers le ciel en quelques secondes. Cueillir des mangues par terres, des litchis partout, bien frais !
Cette année, au cours de mon voyage j'ai pu plus appréhender et comprendre la culture de ce bout de terre. Cette île porte bien son nom : la Réunion. Elle est effectivement la terre d'adoption et donc de métissage de nombreuses cultures. Terre aussi d'esclavage, malgré ses seulement 300 bougies, ils s'en est passé des choses sur son sol.
Mon périple s'est fini dans l'un des trois cirques qui creusent cette île : le cirque de Salazie.
Je vous en plante le décor : Le temps est brumeux, la route est mouillée, le sol est teintée de ces gris lumineux que l'on connaît souvent en ce moment en métropole. On rentre dans les entrailles de la montagne. Les sommets des versants, à droite, à gauche, abruptes, se perdent dans les nuages et donnent l'illusion d'être infinis... plus de repères, perte d'échelle, et toujours cette végétation qui dégouline de partout. Et là, perché, loti au cœur de la montagne un petit village tout coloré : Hell-bourg. Petit bout premièrement colonisé par les marrons : ces esclaves en quête de liberté dans les espaces inaccessibles, ensuite ce sont les "petits blancs des hauts", les propriétaires démunis après l'abolition de l'esclavage qui s'exilent pour sauver leur dignité. Pour finir, ce sera la grande bourgeoisie de l'île qui investira les lieux, se délectant des stations thermales alors découvertes.
Je suis rentrée depuis un petit moment maintenant, mais ce qui m'a beaucoup choquée à mon retour, c'est de voir du béton et des matériaux non-vivants tout autour de moi. Pas de fruits à cueillir tout naturellement aux arbres. Et quels arbres? Ces pauvres tiges rachitiques auxquels on a confié 1m² de terre parmi tout ce béton? Enfin, je remercie alors ces petites roquettes, pissenlits, euphorbes et autres résistantes de la ville!
Voilà les amis de ‘’Nature d’Ici et d’Ailleurs’’, je vous envoie en plus quelques photos et extraits de mon carnet de voyage ! »
Charlotte