Le Pic vert, un oiseau au rire… moqueur
Après le pic épeiche, voilà une représentation (toute personnelle) de notre ami JPL d’un autre représentant de cette famille : le pic vert (ou pivert) qui, habillé de vert, de rouge (et d’un peu de jaune aussi) a carrément des allures d’oiseaux exotiques…
Illustration : JPL (2018)
Assez grand de taille, il ne passe pas inaperçu d’autant plus qu’il est relativement commun et qu’on peut même l’observer dans les parcs et jardins urbains ! Souvent au sol, le pic vert arpente volontiers les pelouses à la recherche de fourmis dont il s’est fait l’aliment principal ! Cela dit, il consomme également d’autres insectes volants…
Outre ses couleurs chamarrées qui passent difficilement inaperçues, le pic vert est doté d’un bec long et puissant : celui-ci contient une langue d’une longueur assez exceptionnelle pour un oiseau de cette taille puisqu’elle mesure environ… 10 cm ! Aplatie à son extrémité et garnie de petits crochets, enduite de salive, celle-ci permet au pic d’atteindre et de déloger des insectes et des larves vivant dans de profondes cavités du sol ou des arbres !
Photo : JLS
Le pic vert creuse son nid dans les vieux arbres, de préférence morts ou en décomposition ou dans ceux dont le bois n'est pas trop dur. Il creuse d'abord un trou horizontal de 50 à 75 mm avant d'aménager une loge d'incubation de 300 mm de profondeur et 150 mm de largeur à l'endroit le plus large. Il tapisse le fond de quelques copeaux de bois pour former le nid. Le mâle et la femelle mettent 2 à 3 semaines pour creuser le nid. Il réutilise parfois les anciens nids, mais ceux-ci sont souvent "squattés" par les étourneaux sansonnets…
Le ricanement très sonore du pivert est souvent entendu avant même d'apercevoir l'oiseau. Ce cri est une note aiguë unique, répétée et qui ressemble à s'y méprendre à un rire moqueur.
Dès le solstice d'hiver passé et avec l'augmentation de la durée du jour, le Pic vert redevient vocal et peut exprimer son chant territorial. Ce chant est l'apanage du mâle (écoutez ci-dessous). C'est à la voix qu'il manifeste ses prérogatives sur un territoire qu'il défendra contre tout concurrent. En revanche, il ne tambourine pas, contrairement à un autre Picus, le cendré, qui lui pratique cette manifestation territoriale sonore.
Photo : Luc Haettel
En raison de son régime alimentaire assez exclusif, le pic vert ne fréquente que très rarement les mangeoires sauf, si vous lui proposez des vers de farine, met qu’il apprécie évidemment beaucoup ! Il complète son régime alimentaire avec divers invertébrés (vers de terre, petits mollusques, divers insectes), mais aussi avec des fruits (pommes, cerises, etc.), la consommation de graines restant exceptionnelle.

Photo : JLS
En cas de danger, il va se réfugier dans les arbres, se cachant à la vue du prédateur ou de l'intrus en se positionnant derrière un tronc ou une branche, et en tournant autour si nécessaire grâce à ses griffes puissantes et acérées…