Produits vegan, mais pas sans reproche
Ils sont composés d’ingrédients à 100 % d’origine végétale, mais notre analyse des étiquettes montre qu’ils sont loin d’être tous 100 % sain.

Rayons et gammes “veggie” chez les grands distributeurs, magasins 100 % vegan, restaurants spécialisés… En quelques mois seulement, les aliments vegan ont envahi les supermarchés et s’assaisonnent désormais à toutes les sauces. Ils s’adressent aux consommateurs qui souhaitent bannir de leur alimentation tout produit issu des animaux ou lié à l’exploitation des animaux.
À l’instar des produits sans gluten, ces spécialités jouissent d’une réputation d’aliments sains. On les associe plus ou moins inconsciemment au naturel et au bio. Or, une simple lecture d’étiquettes suffit parfois à casser l’illusion.
Des amidons et des stabilisants à la place du fromage
Nous avons décrypté la composition de plusieurs produits vegan vendus en grandes surfaces et les avons comparés avec leur équivalent non vegan. Conclusion : pour fabriquer ces produits, les fabricants ont trop souvent recours à des ingrédients qui sont loin d’être naturels.
À la place du fromage, par exemple, sont utilisés des amidons et des huiles végétales associés à des stabilisants et des arômes. Autrement dit, des additifs qui permettent de donner du goût et de la consistance à l’aliment, mais dont on se passerait bien.
Un contenu trop faible en protéines et trop riche en sucres
Autre idée reçue : penser que l’on accède à de meilleurs aliments en les choisissant vegan. Or, les valeurs nutritionnelles figurant sur les emballages montrent parfois l’inverse. Nous avons notamment constaté un déséquilibre en faveur des sucres. D’une façon générale, les produits vegan pèchent par un contenu en protéines trop faible lié à l’absence de viande, fromage ou d’œufs : « Cet inconvénient peut s’avérer très gênant s’il n’est pas compensé par la consommation d’aliments bruts riches en protéines comme le soja, les légumineuses, ou les produits oléagineux tels la purée d’amandes », explique le Dr Boris Hansel, endocrinologue à l’hôpital de La Pitié-Salpêtrière, à Paris. C’est ce que nous avions déjà constaté en janvier 2017, lors de notre analyse nutritionnelle de galettes et steaks végétaux.
Un prix jusqu’à deux fois plus élevé
Côté prix, comparé à son homologue “classique”, le produit vegan peut coûter jusqu’à deux fois plus. Pour justifier cet écart, les fabricants invoquent les faibles quantités fabriquées, des matières premières plus rares et la mise en place de processus de fabrication spécifiques.
Enfin, le terme “veggie” est utilisé pour désigner parfois un produit végétarien, parfois un produit vegan. De quoi s’y perdre. En résumé, le seul moyen d’échapper à tous ces pièges : privilégier les aliments bruts, et faire une croix sur les similis viandes et fromages.
60 Millions de Consommateurs (26.12.2017)
Le Grand Veggie de McDonald’s : ni vegan, ni léger.
McDonald’s lançait en octobre dernier le Grand Veggie, son premier burger végétarien. Un bel exemple de l’amalgame entre “veggie” et “vegan”, car le Grand Veggie contenait du… fromage ! McDonald’s précise qu’il s’agissait d’un test et qu’il a été retiré des restaurants début décembre, comme prévu.
Sera-t-il reproposé en 2018 ? Si c’était le cas, on espère que sa composition sera revue. En effet, cet hamburger était loin d’être aussi sain que ce que l’on pouvait espérer. Notre petit comparatif avec un Big Mac classique est plus que parlant :
![]() DR | ![]() DR |
Grand Veggie | Big Mag |
Lipides : 33 g | Lipides : 25 g |
Glucides : 88 g | Glucides : 42 g |
Protéines : 23 g | Protéines : 26 g |
Sel : 4,3 g | Sel : 2,2 g |
Teneur en fibres : 11 g | Teneur en fibres : 3,1 g |
Apport énergétique : 763 kilocalories | Apport énergétique : 503 kilocalories |
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