Les paysans de demain, le champ des possibles
De nouvelles techniques d'agricultures de bons sens sont nées, des néo-paysans, plus humanistes, plus solidaires, en opposition du productiviste conduisant des productions agricoles sous perfusions par les multinationales…
Parce qu'elle n'arrivait pas à vendre aux chaînes de télévision un sujet qui lui semblait urgent, la disparition des sols agricoles, la réalisatrice Marie-France Barrier s'est mise un temps en pause pour se lancer dans une formation au maraîchage bio, en quête intime de sens. Ces trois mois d'apprentissage furent le point de départ du Chemin des possibles, un film optimiste et percutant sur des démarches alternatives à l'agriculture conventionnelle. Optimiste, mais pas naïf pour autant : les témoignages de néo-paysans, ces citadins qui quittent tout pour lancer leur culture bio, y alternent avec ceux d'agriculteurs établis qui, à bout, ont décidé de changer leurs pratiques. Marie-France Barrier nous explique sa démarche.
Le Champ des possibles est un film inspirant, profondément optimiste. Il est pourtant né d'un sentiment d'impuissance...
En tant que réalisatrice, j'ai traversé une perte de sens. Je n'arrivais pas à vendre un sujet qui me tenait à cœur et me semblait urgent, la disparition des sols agricoles, menacés parce qu'ils deviennent stériles ou parce qu'ils sont de plus en plus recouverts de béton. Je me suis vraiment remise en question, car je trouvais que je n'allais pas assez loin, en tant que réalisatrice, maman et citoyenne, par rapport à mes convictions. Si je n'arrivais pas à en faire un documentaire, il fallait que je contribue autrement. Du jour au lendemain, j'ai décidé de tout arrêter pour me former au maraîchage bio, à la ferme Sainte-Marthe, en Sologne, où je suis retournée filmer Pierre, ex-pilote de ligne qui apparaît au début du film. Quand mon entourage me demandait pourquoi je me lançais là-dedans, je répondais que j'avais besoin d'explorer le champ des possibles…
Vidéo : Les paysans de demain, le champ des possibles France 5 (1 :08 :39)