L’expérimentation animale en question

Publié le par Jean-Louis Schmitt

1,9 million d’animaux ont servi à la recherche scientifique, ces dernières années en France. Pour les chercheurs, c’est un mal nécessaire. Les amis des bêtes réclament plus d’humanité.

Un animal sur deux utilisés en laboratoire en France est une souris. Photo : AFP

Souffrances évitables, dénoncent les uns. Étape obligée dans la quête de traitements, répliquent les autres. Avant le début du Téléthon ce soir, le débat sur l’expérimentation animale fait rage entre militants aux vidéos choc et chercheurs qui déplorent des « caricatures ».

« On ne fait pas ça pour le plaisir, les scientifiques ne font pas joujou avec les animaux », assure Caroline Le Guiner, experte en thérapie génique du muscle.

Avec 400 chercheurs, elle a signé une tribune parue le 1er  décembre dans Libération , intitulée « Assez de caricatures sur l’expérimentation animale ».

79 prix Nobel de médecine

« La liste est longue des découvertes et progrès médicaux que nous devons aux modèles animaux (récompensés par 79 prix Nobel de médecine) », rappellent ces scientifiques qui fustigent « certains groupuscules déguisés en lanceurs d’alerte ».

Si elle n’est pas nommée, c’est l’association Animal Testing qui est visée. Depuis un an, elle a publié trois vidéos en caméra cachée, montrant des expériences en laboratoire sur des souris, des singes et des chiens (expériences financées par le Téléthon dans ce dernier cas).

« Certains rongeurs décèdent de leurs souffrances ou perdent leurs yeux », explique l’une des responsables de l’association, Audrey Jougla.

Ces dernières années, au fur et à mesure que montaient les préoccupations liées au bien-être animal, ces expérimentations ont été davantage encadrées.

Une directive européenne, transposée en droit français en 2013, met en avant le principe des « 3R » : remplacer (le recours aux animaux par d’autres méthodes quand c’est possible), réduire (le nombre d’animaux nécessaires à une étude), raffiner (c’est-à-dire diminuer les contraintes imposées aux animaux).

La souris la plus utilisée

Les projets utilisant des animaux doivent être examinés par des comités d’éthique et autorisés par le ministère de la Recherche.

Selon les derniers chiffres du ministère, 1,9 million d’animaux ont servi à la recherche scientifique en 2015 en France, à 71 % pour des produits et appareils médicaux, mais aussi pour la sécurité alimentaire ou l’industrie chimique. Seules les expérimentations terminées sont prises en compte.

L’animal le plus utilisé est la souris (52,9 %), suivie des poissons (22,2 %), du rat (8,2 %) et du lapin (5,6 %). Les chiens (3 226 spécimens) et les primates (3 162 dont 90 % de macaques) représentent moins de 0,2 % chacun.

 

Publié dans Animaux

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D
restons honnêtes, renseignements pris j'ai trouvé ceci: "Les animateurs, comme les invités et artistes présents sur les antennes de France Télévisions ne sont pas rémunérés pour leur participation pendant les 30h.
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D
sColaire
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D
Les commentaires joints de Jean-Louis et de Sylvia résument ma pensée...et mes sentiments émus;<br /> Ah si j'avais tout su !<br /> Il y a une douzaine d' années, mon établissement solaire participait au téléthon et mes élèves et moi aussi, pouvais-je faire autrement , j'avais Rodolphe un jeune myopathe dans ma classe....puis j'ai pris ma retraite et j'ai eu le temps de lire, de savoir: les tests sur cellules très fiables, les animaux que l'on fait fumer !!!!!!!! les expériences inutiles, les bureaux des "dignitaires" du Téléthon refaits à neuf, les présentateurs des soirées télé payés.....ou non je ne sais toujours pas etc etc<br /> Alors avec le recul , je me dis que j'aurais dû refuser en prenant soin d'expliquer auparavant le pourquoi à Rodolphe et ses grands -parents (ses soutiens réels dans la famille) et en prenant la parole ce samedi matin -là......j'aurais pu ainsi alerter sur la réalité et en particulier ce qui me touche le plus , le sort des animaux car le reste , les profiteur il y en a partout hélas!
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D
si déjà on pouvait limiter l'usage des cobayes à l'indispensable...
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J
«La vraie bonté de l'homme ne peut se manifester en toute pureté et en toute liberté qu'à l'égard de ce qui ne présente aucune force. Le véritable test morale de l'humanité(le plus radicale qui se situe à un niveau si profond qu'il échappe à notre regard) ce sont ses relations avec ceux qui sont à sa merci, les animaux. Et c'est ici que c'est produite la faillite fondamentale de l'homme, si fondamental que toutes les autres en découlent » Milan Kundera
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S
3R, une bonne idée. L'expérimentation a hélas fait ses preuves, malgré quelques échecs, comme en tout. Peut-être que ceux qui condamnent cela devraient se proposer comme cobaye ?
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S
Le « Téléthon », c’est une escroquerie et une machine à fric qui sert à faire vivre grassement les pontes de l’AFM (association organisatrice) et les laboratoires récipiendaires, qui n’ont jamais rien trouvé de probant et qui prennent quelques brevets au détriment de la recherche pour les autres pathologies : cancers, Alzheimer… <br /> L’expérimentation animale est aussi très dangereuse pour l’homme et les derniers scandales (molécule BIA102474 testée au Centre de recherche Biotrial de Rennes, Dépakine, Médiator, Vioxx, pilule Diane 35, hormones de croissance) le prouvent bien. Le taux d’échec thérapeutique lors du passage de l’animal à l’homme oscille entre 80 et 99% et les effets secondaires des médicaments provoquent chaque année l’hospitalisation et la mort prématurée de nombreux citoyens. <br /> Des méthodes substitutives bien meilleures pour notre santé sont pourtant à notre disposition. <br /> <br /> Soutenez les massivement. www.proanima.fr
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J
Téléthon oblige, il faut bien évoquer aussi le sort réservé aux animaux dits ‘’de laboratoire’’ ! Il y a d’un côté ceux qui pensent que l’expérimentation est un ‘’mal nécessaire’’ pour aboutir à la découverte de traitements efficaces contre nos pathologies et puis, il y a ceux qui doutent… Car, il est permis de douter lorsque l’on voit que, d’une part le ‘’modèle animal’’ n’est pas forcément transposable à l’Homme (je laisse les chiffres aux experts…) et que, d’autre part, la recherche sur cellules est beaucoup plus fiable ! <br /> Dans ce cas, pourquoi poursuivre certaines expériences dont on sait pertinemment qu’elles ne riment à rien ? Ainsi, à l’heure actuelle, continuer à faire fumer des lapins pour démontrer la nocivité du tabac est une hérésie ! D’autres exemples de ce type sont disponibles pour qui cherche réellement à s’informer…
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