La hulotte en rééducation
La chouette qui attaquait des habitants de Saint-Dié est arrivée lundi au centre LPO de Rosenwiller. Elle y subira pendant plusieurs mois un protocole spécial.

La chouette qui attaquait des habitants de Saint-Dié est depuis lundi au centre de la Ligue pour la protection des oiseaux de Rosenwiller. Photo : LPO Alsace
Quarantaine stricte en volière avec brise-vue, un seul soigneur habilité à l’approcher pour le nourrissage en respectant un luxe de précautions… La petite chouette hulotte qui ciblait depuis quelque temps des habitants de Saint-Dié-des-Vosges (Lire ici) s’est vue appliquer depuis ce lundi un régime particulier.
Le rapace, capturé « en bonne santé », a été transféré au centre de soins de la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO), à Rosenwiller. « Nous l’avons soumis à un protocole de désimprégnation », décrit Suzel Hurstel, responsable de la structure. En clair, il s’agit de réinculquer à l’oiseau ses instincts naturels.
Cette rééducation fonctionnera-t-elle ? Pas du tout sûr, tempère Suzel Hurstel. « Le protocole a déjà fait la preuve de son efficacité avec d’excellents résultats sur des oiseaux jeunes et non émancipés. Mais l’examen du plumage de la chouette a montré qu’elle avait déjà plus d’un an – ayant donc dépassé le stade de la maturité sexuelle. Et qu’après avoir vécu en captivité au contact de l’homme, elle avait connu un long moment de liberté suite à son relâcher ».
« Très compliqué »
Modifier son comportement s’annonce donc « très compliqué », poursuit-elle. « On ne sait pas si ça peut réussir, ni à quelle échéance. Des contacts ont été pris avec plusieurs spécialistes. Nous allons en tout cas faire le maximum ».
Si succès il y a, le rapace pourra être rendu à la nature. Dans le cas contraire, l’alternative sera de lui trouver un centre à même de l’accueillir (l’espèce étant protégée). L’autre scénario, auquel ne veut pas se résoudre l’équipe de la LPO, étant l’euthanasie. « Quelle que soit l’issue, aucune décision ne sera prise sans accord préalable des autorités [Dreal et préfecture] ayant permis la capture », précise Suzel Hurstel.
Pour l’heure, un long travail de rééducation commence…
DNA/Olivier Terrenère (23/11/2017)

Photo : LPO Alsace
Elle prend l’homme pour un congénère
La chouette a vraisemblablement été recueillie jeune et nourrie un moment avant d’être relâchée. D’où le fait qu’elle prenne l’homme pour un congénère et affiche un comportement anormalement agressif. Non seulement vis-à-vis des gens alors que son instinct naturel serait de les fuir. C’est motivé par la recherche de nourriture, la réaction à des éléments lui déplaisant, etc. Mais aussi vis-à-vis des rapaces de sa propre famille. L’occasion pour la LPO de rappeler qu’il ne faut surtout pas s’occuper chez soi d’oiseaux trouvés dans la nature ni vouloir les nourrir. Mais qu’en cas de découverte d’un volatile présentant des signes manifestes de blessure, il faut appeler l’un des centres de la ligue.


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