Miroir brisé de la Tauromachie
Michel Onfray se confronte aujourd'hui à la question de la tauromachie. Question qui pourrait aussi bien être celle de la pêche, de la chasse, du combat de coqs et autres pratiques qui nous mettent face au problème : comment peut-on prendre du plaisir à tuer des animaux ?
Le matador espagnol Juan Jose Padilla fait signe de la main vers la foule avec un drapeau de pirates, lors d'une corrida. • Crédits : CESAR MANSO / AFP
Quel plaisir peut-on prendre à tuer les animaux ? Qu'est-ce qui fait que l'on puisse jouir du spectacle de la souffrance des animaux ?
Il y a évidemment des gens qui tuent des animaux pour se nourrir, des gens qui chassent eux-mêmes. Ce que nous avons été jadis : des chasseurs, des pêcheurs et ensuite des cueilleurs etc., parce qu'il nous fallait manger. Et puis un jour, nous avons eu des personnes dédiées... des gens qui s'occupaient de tuer les animaux - les chasseurs - qui rapportaient au foyer, et des gens qui découpaient les animaux ou des gens qui élevaient, puis qui tuaient les animaux. Mais il y a quelque chose de particulier dans le fait qu'il y ait du plaisir à faire souffrir les bêtes, du plaisir à les tuer. Donc il y a un paradoxe à jouir de faire souffrir. Et il y a un paradoxe plus grand encore à entendre les gens, qui jouissent d'une souffrance qu'ils infligent, nier qu'ils jouissent de cette souffrance qu'ils infligent.
Michel Onfray

Réécoutez l’émission de Michel ONFRAY diffusé sur France Culture le 25 juillet 2017 : « Miroir brisé de la tauromachie »