Le partage à vélo
Demain, le Lampertslochois Benjamin Vogt s’élancera avec son ami Florian Fluhr, pour un périple à travers la France à vélo. Un voyage pour aller à la rencontre des Français et partager les cultures locales.
Benjamin Vogt (à droite) et Florian Fluhr lors de leur dernier entraînement avant leur départ. Document remis
Demain, des dizaines de coureurs professionnels prendront à Düsseldorf le départ du Tour de France. À Strasbourg, deux cyclistes amateurs, Benjamin Vogt et Florian Fluhr, donneront les premiers coups de pédale d’un autre tour de France : les deux jeunes hommes, âgés de 25 et 27 ans, s’élanceront dans un périple de plus de 2000 km depuis la capitale alsacienne jusqu’à Hendaye au Pays basque, en faisant un détour par Saint-Jacques-de-Compostelle. Jusqu’au 30 septembre, le duo va traverser l’Hexagone (et une partie de l’Espagne) à la seule force des mollets, pour découvrir le pays et ses habitants, dans l’objectif de partager les cultures et de tisser des relations humaines.
Le gîte et le couvert en échange d’un peu de cuisine alsacienne
Originaire de Lampertsloch, Benjamin Vogt a effectué sa scolarité en sport études aux Missions africaines à Haguenau, avant de suivre une formation en électrotechnique au lycée Stanislas de Wissembourg. Il s’est ensuite dirigé vers une licence professionnelle en installation électrique, qui l’a amené à travailler en itinérance et à découvrir la Pologne ou l’Afrique, lui insufflant une envie de voyage et d’exploration. Il concrétisera ce souhait en partant neuf mois avec sa compagne en Nouvelle-Zélande dans le cadre d’un « working-holiday visa », un visa vacances-travail. Durant cette période, il découvrira le sud de l’île à vélo, prenant ainsi goût au « slow tourism » , un concept qui promeut un tourisme de proximité plus responsable de l’environnement et soucieux des contacts humains.
C’est également lors de ce voyage qu’il a eu vent, par le biais de Facebook, du projet du Haut-Rhinois Florian Fluhr de traverser la France à vélo. Les deux hommes prennent contact, échangent, apprennent à se connaître et se rencontrent pour la première fois en mars dernier lorsque Benjamin rentre d’Océanie. Le projet est alors bien lancé. Malgré leurs différences de parcours, les deux baroudeurs ont de nombreux points communs, Florian étant « une personne qui recherche également le partage », selon son compère.
Au-delà de la performance sportive, c’est le but principal de ce périple : « L’objectif premier est d’échanger avec les gens, mais également de donner des idées à d’autres avec le blog » sur lequel ils raconteront leurs journées en temps réel (*). Durant leur voyage, Benjamin Vogt et Florian Fluhr espèrent pouvoir compter sur la générosité des personnes qu’ils rencontreront par exemple en demandant leur nourriture dans des fermes ou en se logeant chez l’habitant. Cela en échange d’un peu de cuisine alsacienne — une technique dont Benjamin a usé avec succès en Nouvelle-Zélande. Ils profiteront de leur voyage pour s’arrêter au domaine des Berthes, une ferme écologique dans la Nièvre, et au site de Fort Royer, un élevage d’huîtres en Charente-Maritime, afin d’aider les exploitants et d’acquérir des compétences, tout comme ils se proposeront d’assister les habitants qui les aideront dans leurs travaux quotidiens.
« Peut-on peut vivre sans argent ? »
À leur retour, ils ont pour projet d’animer des conférences dans des écoles, des hôpitaux ou des prisons pour raconter leur expérience, et pousser d’autres personnes à suivre leur démarche. Ils chercheront également à obtenir une réponse à cette question : « Est-ce qu’on peut vivre sans argent, juste avec de l’entraide ? ». « Dans une société égoïste où l’argent permet de tout avoir » , ils comptent sur la solidarité des personnes qu’ils vont rencontrer pour mener à bien leur aventure.
En attendant le jour J, les deux compères ont effectué les derniers achats pour leur voyage, financé avec leurs économies, et continué à s’entraîner physiquement pour tenir la cadence. Ces mini-stages de préparation leur permettent également d’améliorer leur entente et d’apprendre à travailler ensemble.
Demain, jour du grand départ, Benjamin Vogt et Florian Fluhr organiseront à 10 h devant la cathédrale de Strasbourg un rassemblement pour partager, avec qui le souhaite, le début de leur périple. Ils diront ensuite au revoir à l’Alsace qu’ils quitteront pendant presque trois mois, mais qu’ils tâcheront de faire connaître à toutes les personnes qu’ils croiseront sur leur route.