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Tous au jardin !

Publié le par Jean-Louis Schmitt

Avec l’arrivée des beaux jours, nombreux sont ceux qui, pris par un irrépressible besoin de gratter, biner, sarcler…, se sentent pousser des ailes de jardiniers ! Amateurs certes mais jardiniers tout de même qui plus est, toujours prompts à expérimenter voire même à braver les éléments pour assouvir leur passion…

Les Joubarbes. Photo : Jean-Louis Schmitt

Les Joubarbes. Photo : Jean-Louis Schmitt

D’aucuns, très certainement pourvu d’une authentique « main verte » innée généreusement dispensée par Dame Nature, ne semblent avoir aucun mal à faire croître et multiplier toutes sortes de végétaux ! D’autres en revanche, ont beau être super motivés, les résultats s’avèrent souvent décevants voire catastrophiques sans que les intéressés n’en saisissent les motifs… Pour autant, l’aventure est malgré tout exaltante et on ne peut plus formatrice !

Alors, tous au jardin ? Pourquoi pas ! Mais, certainement pas pour se casser le dos ni y faire n’importe quoi (le « n’importe quoi » étant en l’occurrence l’empoisonnement de la terre et des êtres vivants qui y vivent ou viennent voir ce qui se passe par là)…

Le jardin, espace de liberté y compris pour les plantes !

Celui qui aime la campagne devrait, d’instinct, se montrer accueillant et bienveillant à l’égard de ces plantes non apprivoisées et dotées d’un formidable pouvoir d’installation là où généralement on les attend le moins ! Or, ce n’est pas toujours le cas : bien souvent il suffit pour s’en persuader de lorgner chez le voisin pour se rendre compte que toutes les plantes sont loin d’être bienvenues, bien au contraire…

Si les végétaux « domestiqués », ceux vers qui l’amateur se dirige d’emblée, ont évidemment toute leur place dans cet espace symboliquement dédié à la nature chez soi, les autres –celles que je nommerais affectueusement les ‘sauvageonnes’- ne devraient pour autant pas en être aussi radicalement et définitivement exclues ! Un juste équilibre entre le « sauvage » et le « domestique » serait d’ailleurs plutôt un gage de réussite de ce que l’on nomme généralement « un beau jardin » !

Vous l’aurez compris : il n’est évidemment nullement question ici de ces jardins-potagers nourriciers susceptibles de nourrir une tribu complète durant une grande partie de l’année : quantité d’ouvrages traitent merveilleusement de ces sujets passionnants que sont la Biodynamie ou encore la permaculture –pour ne citer que ces deux conceptions plutôt en vogue dans le domaine du jardinage et d’une certaine agriculture ! Non… Ce dont je souhaiterai vous entretenir là, c’est de ma conception particulière (et toute personnelle) du jardin : celui que je qualifierai volontiers de « naturel » ! Celui qui allie judicieusement fantaisie et ordre, liberté et vagabondages, récoltes et, surtout… plaisir !

Autant de considérations a priori inconciliables pour le plus grand nombre, formaté par des générations de jardiniers davantage préoccupés par l’ordre quasi militaire que se doivent d’incarner –selon eux- les rangs de légumes où, en résumé : aucune tête n’est priée de dépasser ! Bref, un « beau jardin », voilà qui dépend surtout de la conception que l’on a de la chose… Autant dire qu’il y a pléthore de points de vue, sans doute autant qu’il y a de jardiniers et c’est heureux !

Un jardin sans produits…

Plusieurs règles devraient cependant faire consensus en la matière ! Ainsi, le bannissement de tous produits présentant un quelconque danger pour le sol et l’ensemble de la micro faune y compris bactérienne, devrait être une règle absolue dans le domaine ! Respecter la terre nourricière sous-entend tout naturellement de ne pas l’empoisonner et donc de la garder vivante ! Lorsque tous les jardiniers –y compris amateurs- auront assimilé cette antienne élémentaire, nul doute que l’humanité aura fait un bond prodigieux !

Fauvette grisette (Sylvia communis). Photo : JLS

Fauvette grisette (Sylvia communis). Photo : JLS

Un jardin accueillant !

Un jardin vivant est assurément un jardin accueillant ! Pour le visiteur certes mais, surtout pour la faune et la flore qui souhaite y passer ou y séjourner… L’exemple des pucerons est à ce titre révélateur ! Il suffit de taper ce simple mot ‘puceron’ sur un moteur de recherche pour que s’affichent sur l’écran de votre ordinateur quelques milliers de résultats… pour s’en débarrasser ! Or, supprimer les pucerons -par des moyens généralement pas vraiment inoffensifs…- c’est d’une part intoxiquer les prédateurs naturels et, d’autre part, priver les survivants de leur alimentation ! Laisser faire les syrphes, les chrysopes, les coccinelles –et leurs larves surtout- ou, en cas d’attaque mettant vraiment les végétaux en péril, procéder à un traitement écologique (purin d’orties, de fougères ou encore de rhubarbe) règlera le problème sans aucun dégât collatéral ! La règle est simple : s’il y a de quoi les nourrir, votre jardin sera un lieu de vie ou de rendez-vous régulier pour nombre d’insectes, de mammifères, d’oiseaux, de reptiles (comme les lézards…) qui animeront fort agréablement les lieux ! Un jardin parfaitement aseptisé est, au contraire, vous en conviendrez, d’une tristesse affligeante…

L’exemple des plantes dites ‘invasives’ est, lui aussi, éloquent ! les réactions épidermiques voire carrément hostiles à la simple évocation de certains noms –comme la balsamine de l’Himalaya, la renouée du Japon ou encore le buddleia…- témoignent d’une forme de spécisme à l’égard de ces plantes !

Buddleia et Petite tortue. Photo : JLS

Buddleia et Petite tortue. Photo : JLS

On les dit volontiers ‘envahissantes’ alors même qu’il suffit de les contenir et d’en limiter le développement ! Pour autant, pourquoi faudrait-il se priver de ces végétaux qui, outre leur prédilection certes bien réelle à proliférer, présentent aussi d’indéniables avantages pour nombre d’insectes (papillons, abeilles, bourdons…) ce qui tout de même n’est pas rien !

L’équilibre !

Voilà un maître-mot qui nous ramène tout droit à l’essentiel : la nature ! Dans la nature, la vraie, celle non domestiquée ni asservie, il n’y a rien de trop, pas de produit de traitement… Et pourtant, elle vit pleinement et, d’office, s’équilibre naturellement grâce à une symbiose parfaite entre la faune et la flore ! Le ‘jardin naturel’ s’inspire très logiquement de cette constante dans laquelle on ne parlera jamais de ‘mauvaises herbes’ –à la limite de plantes non désirées à tel ou tel endroit…- mais de biodiversité dans laquelle chaque élément –floristique ou faunistique- a un rôle éminent à jouer ! Et, plus les espèces sont nombreuses et diversifiées, plus la richesse des lieux sera effective et l’équilibre respecté !

Et, un jardin équilibré aura l’insigne avantage qu’on s’y sente bien… tout simplement !

JLS

 

Les Joubarbes, la cabane à Max. Photo : JLS

Les Joubarbes, la cabane à Max. Photo : JLS

Publié dans Jardin

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D
Bonjour Jean Louis et Michèle, <br /> Trés bel article, je puis attester que l' on se sent bien dans votre joli jardin! <br /> J' aime également le texte de Goupil malicieux.<br /> Mais ne faites pas le vorace avec vos instincts naturels de Goupil!<br /> Nous devons protéger la grande ménagerie au jardin des Joubarbes!<br /> Bonne journée à tous!
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G
L'âme du poète s'exprime avec aisance ...... jardin où la nature rayonne de bonheur, végétaux et animaux trouvent leur place ..... où l'homme donne juste un coup de pouce de ci de là ..... merci de préserver cette "réserve naturelle" ........ bises à vous deux .....Shalom
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