La libellule déprimée (Libellula depressa)
Voilà une espèce pionnière puisqu'elle colonise les milieux humides nouvellement créés ou temporaires, où elle est souvent la première à pondre. Dès que la végétation se développe, elle quitte les lieux pour chercher fortune ailleurs. Elle occupe ainsi toutes sortes de pièces d'eau stagnantes : rivières lentes, ornières, flaques, fossés récemment creusés ou curés… Si vous aménagez une mare dans votre jardin, il y a fort à parier qu'une libellule déprimée viendra vite s'y installer.
Mâles et femelles se déplacent d'abord beaucoup, les premiers circulant jusqu'à trouver une femelle libre. Ils deviennent alors sédentaires, défendant leur territoire. Après un bref accouplement aérien, la femelle va pondre en vol quasi-stationnaire, frappant rythmiquement la surface de l'eau ou la vase avec l'extrémité de son abdomen. Deux ou trois semaines plus tard, les œufs vont éclore et les larves passeront un an ou deux sous l'eau, avant d'émerger pour renouveler ce cycle immuable.
Bien que la disparition régulière des petites zones humides la prive de plus en plus de ses habitats de prédilection, cette libellule n'est pas en danger : une raison de plus pour ne pas être… déprimée.
Source : La Nouvelle République.fr