Biodiversité : la France pointée du doigt
La Commission européenne (CE) vient de publier le bilan de la mise en œuvre de la politique environnementale de chaque pays de l’Union européenne. Le rapport concernant la France pointe du doigt des lacunes en matière de protection de la biodiversité.
Si, dans le rapport concernant la France, la Commission européenne note des initiatives et dispositifs intéressants concernant la biodiversité, notamment la Trame verte et bleue, elle souligne des problèmes que la France doit surmonter pour obtenir une politique de protection de la nature efficace.
La biodiversité toujours menacée
En France, seulement 22 % des types d’habitats d’intérêt communautaire et 28 % des espèces d’intérêt communautaire se trouvent dans un état de conservation favorable pour la période 2007-2013.
La Commission européenne relève que « les habitats côtiers, les zones humides et les écosystèmes liés à l’eau ainsi que les habitats liés à l'agriculture sont les principaux écosystèmes menacés. ».
L’agriculture en question, mais aussi d’autres politiques
Les pratiques agricoles, en particulier leur intensification, sont une des principales causes d’érosion de la biodiversité en France. Les difficultés à bien intégrer la biodiversité dans les politiques agricoles sont citées à plusieurs reprises dans le rapport de la Commission européenne.
D’autres politiques sectorielles comme la sylviculture, la planification des infrastructures, l’urbanisme et le tourisme sont mentionnées comme impactant la biodiversité.
Pour des financements appropriés notamment en faveur de Natura 2000
La Commission européenne constate les difficultés de la France à financer la politique Natura 2000 via les outils nationaux et européens. Par ailleurs, du fait de la décentralisation de la gestion des fonds européens aux Conseils régionaux, c’est le financement de toutes les politiques de conservation de la nature qui est aussi questionné, le rapport parlant « de défis et d’opportunités ».
La chasse aux oiseaux toujours problématique
La Commission européenne note aussi des problèmes concernant la chasse des oiseaux migrateurs : des pratiques illégales persistent, la chasse au-delà des périodes légales perdure et les contrôles par les services de l’État sont déficients.
A quand des mesures efficaces pour la biodiversité ?
Ce rapport pointe une nouvelle fois des constats connus que France Nature Environnement dénonce régulièrement. France Nature Environnement exhorte les candidats à l’élection présidentielle et aux élections législatives à proposer des mesures et des financements ambitieux et efficaces pour préserver notre patrimoine naturel.
Pour plus d’information : communication de la commission européenne du 06/02/17
FNE/ jeudi 09 février 2017