Un chasseur sanctionné pour avoir tiré en direction d'un chemin fréquenté par des joggeurs

Publié le par Jean-Louis Schmitt

Un chasseur de 70 ans a comparu devant le tribunal correctionnel d'Orléans, ce jeudi, pour répondre d'une mise en danger d'autrui. Voici tout juste un an, il avait fait feu, à deux reprises, à proximité immédiate d'un chemin communal.

Des panneaux indiquaient qu'une chasse était en cours. Pour le prévenu, cela devait suffire à alerter les joggeurs du risque qu'ils encouraient ! Illustration © Eric Malot

Des panneaux indiquaient qu'une chasse était en cours. Pour le prévenu, cela devait suffire à alerter les joggeurs du risque qu'ils encouraient ! Illustration © Eric Malot

Cela fait trente ans que Luc a obtenu son permis de chasse. Et les tremblements qui affectent sa main droite n’ont, en l’espèce, rien de rassurant.

Jeudi, devant le tribunal correctionnel d’Orléans, cet homme de 70 ans répond d’une mise en danger d’autrui. Le 27 février 2016 à 10h30, il participait à une chasse privée au gros gibier sur le territoire de Marcilly-en-Villette. Il occupait un poste de rabatteur et se trouvait dans les bois, à une dizaine de mètres d’un chemin communal régulièrement emprunté par des joggeurs. Précisément, deux d’entre eux venaient de passer lorsqu’il a fait feu en direction d’un sanglier qu’il venait de débusquer.

 

Deux agents présents

 

La première balle s’est fichée dans le sol, en lisière du sentier. La seconde a traversé le chemin. La scène s’est déroulée en présence de deux agents de l’Office national de la chasse qui n’ont pas manqué de relever l’infraction : un arrêté préfectoral interdit aux chasseurs de se poster à proximité des axes fréquentés par le public, sauf à avoir cassé leur fusil et ôté les cartouches du canon. À la barre, Luc admet avoir fait feu à deux reprises, en direction du chemin communal. « Mais, tient-il à préciser, j’ai tiré vers la terre. Ça veut dire que ce n’était pas dangereux. Et puis », ajoute-t-il, « avant de tirer, j’ai vérifié qu’il n’y avait personne ».

 

« Ils ont la Loire ! »

 

La présidente lui fait remarquer que le chemin est accessible à tous. Mais le prévenu ne semble pas convaincu. « On a mis des panneaux pour avertir les joggeurs de ne pas passer. Ou on chasse, ou on fait du jogging et pour ça, ils ont la Loire. Ils font ça à leurs risques et périls », décrète-t-il sans rire. « Le chasseur est donc prioritaire ? », lui demande, interloquée, la présidente. « Bah, on prévient. Et puis on paye ! », fait observer le septuagénaire.

 

« Mes amis, je les vois ! »

 

La magistrate lui fait alors remarquer qu’il aurait tout aussi bien pu « tirer sur ses amis ». « Ah bah non », proteste Luc. « Mes amis, je les vois ! », ajoute-t-il, sans vraiment réaliser qu’il vient de se tirer une balle dans le pied.

Le procureur de la République, Laëtitia Zabka, souligne l’inconscience du prévenu avant de requérir, à titre de peine principale, le retrait de son permis de chasse assorti d’une interdiction de repasser celui-ci avant un an. Accessoirement, la représentante du ministère public réclame une amende de 38 euros et la confiscation du fusil.

Luc a déjà quitté la salle d’audience lorsque le tribunal énonce sa sanction, conforme aux réquisitions. L’intéressé devra, en outre, verser 100 euros à la Fédération départementale des chasseurs du Loiret, partie civile.

 

Philippe Renaud-La République du Centre (24 février 2017)

Publié dans Chasse

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C
Ah ben quand même!
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B
C'est pas grand chose comme peine pour potentiellement tuer un jogger à la traine...
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M
Normal !!!
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