Prison avec sursis requise contre "l'homme à la pelle"
L'agriculteur originaire des Landes était jugé ce jeudi à Dax pour dégradations et violences. Il avait voulu expulser des militants de la Ligue de Protection des Oiseaux venus désamorcer des pièges à oiseaux. Une peine de trois mois de prison avec sursis a été requise contre lui. La décision a été mise en délibéré au 13 avril.
Les images avaient fait le tour des réseaux sociaux. En novembre 2015, à Audon, dans les Landes, un agriculteur Jean-Marc Dutouya et plusieurs membres de sa famille s'en prennent à des militants de la Ligue de Protection des Oiseaux.
"Violences graves"
Eux sont là pour désamorcer ce qu'ils pensent être des pièges à pinsons et à chardonnerets, des espèces protégées d'oiseaux. Sans prendre le temps de s'habiller, l'agriculteur furieux sort de sa propriété en slip et armé d'une pelle pour expulser le groupe d'écologistes. Ce jeudi, l'agriculteur, son fils et son frère ont comparu pour "violences" devant le tribunal de Dax.
Une peine de trois mois de prison avec sursis a été requise à l’encontre de Jean-Marc Dutouya. Parlant de "violences graves", le vice-procureur, Laurent Bidault, a également requis une amende de 400 euros, le retrait de son permis de chasse de 6 à 12 mois et la "confiscation de la désormais célèbre pelle".
Pour son frère Patrick Dutouya, il a requis une peine de 4 à 5 mois avec sursis et une amende de 200 euros, ainsi qu’une amende de 80 à 100 euros pour Eric Dutouya, fils de Jean-Marc.
La décision a été mise en délibéré au 13 avril.
"Ça fait mal"
La famille Dutouya veut tourner la page au plus vite, comme le soulignent nos confrères de France Bleu Gascogne. "Des gens pénètrent chez vous sans autorisation et l'image fait le tour du monde. Les parodies se multiplient sur les réseaux sociaux, et ça fait mal", a raconté Eric, le fils au micro de France Bleu.
"Qu'on en finisse une bonne fois pour toutes. C'est très dur à vivre, on dort mal. Eux (la LPO) sont des procéduriers qui ont l'habitude des procès. Nous nous descendons dans l'arène et nous ne savons pas comment réagir. J'espère que la justice va nous comprendre", souligne encore le fils.