Explosion à Flamanville : une centrale de 32 ans, en attendant l’EPR
La centrale nucléaire de Flamanville (Manche), où une explosion a eu lieu ce jeudi sans faire de victimes, a démarré son activité en 1985. C’est sur cette même commune qu’un réacteur EPR de troisième génération est actuellement en construction.
La centrale nucléaire de Flamanville (Manche), où une explosion a eu lieu ce jeudi sans faire de victimes, a démarré son activité en 1985. | Stéphane Geufroi / Ouest-France
La centrale nucléaire de Flamanville, dans la Manche, où une explosion a eu lieu ce jeudi matin vers 9 h 30 dans la salle des machines, est dotée de deux réacteurs, mis en service en 1985 et 1986, qui affichent une puissance de 1 300 mégawatts (MW) chacun.
En 2016, ils ont produit 19,82 milliards de kilowatts par heure (kWh), soit environ 4,5 % de la production nucléaire française, indique EDF, leur exploitant, sur son site Internet.
En tout, environ 520 milliards de kWh ont été produits depuis le démarrage de la centrale.
810 salariés sur le site
EDF présente la sûreté comme « la priorité absolue » des équipes du site, qui se composent de 810 salariés du groupe et environ 350 employés d’entreprises prestataires.
Selon l’énergéticien, « le taux de fréquence d’accidents (nombre d’accidents par million d’heures travaillées) s’est élevé à 2,3 » l’an dernier, contre 2,6 en 2015. « Soit cinq accidents ayant entraîné un arrêt de travail », contre huit l’année précédente.
À la suite d’un départ de feu survenu ce jeudi, le réacteur n°1 a été arrêté pour une durée indéterminée. Sept autres réacteurs d’EDF sont déjà arrêtés, d’après le site du gestionnaire du réseau électrique à haute tension RTE.
L’EPR : 6 ans de retard, 3 fois plus cher
Par ailleurs, EDF construit à Flamanville un nouveau réacteur de type EPR (plus puissant et à la sécurité renforcée par rapport aux générations précédentes de réacteurs), conçu par Areva.
Mais le chantier de la première installation de ce genre en France accumule retards et surcoûts : initialement prévue en 2012, son entrée en service est désormais prévue fin 2018 et son budget a plus que triplé, à 10,5 milliards d’euros.
Le nucléaire est actuellement la première source de production d’électricité en France, avec une part d’environ 75 %.
Le gouvernement souhaite ramener cette part à 50 % à l’horizon 2025.
Ouest-France (9 février 2017)
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