Houdan : les militants de L 214 surpris par les gendarmes dans un abattoir
L214 démasqué. Deux membres de cette association, qui dénonce les conditions de mises à mort des animaux dans les abattoirs, ont été interpellés tard lundi soir à Houdan. Selon les premiers éléments de l’enquête, ils venaient récupérer des caméras installées par leurs soins dans les locaux de l’abattoir porcin Guy Harang.
Houdan, ce mardi. Les gendarmes de Houdan ont saisi le matériel des membres de l’association L 214 qui s’apprêtaient à récupérer leurs enregistrements dans l’abattoir Guy Harang. DR
L’affaire commence tôt lundi matin. Vers 7 h 20, un employé du site trouve une petite caméra de type Go-Pro. Le ruban adhésif qui l’entoure et sa surface aimantée ne laissent pas de place au doute : elle a délibérément été placée pour filmer en toute discrétion l’abattage des animaux. Le responsable du site se rend dans la foulée à la gendarmerie de Houdan. Les militaires inspectent la vidéosurveillance de l’abattoir.
Deux individus en treillis militaire, en cagoule et avec un casque sur les oreilles y sont filmés entre 23 heures et 2 heures Les soupçons se portent rapidement sur L 214 : l’association est connue pour ses vidéos-chocs qui ont permis d’alerter l’opinion et les pouvoirs publics sur certaines pratiques dans les abattoirs. « Notre action est reconnue, défend un porte-parole. Il peut nous arriver d’être dans l’illégalité mais c’est toujours légitime. Quand nous posons des caméras, c’est aussi pour être rigoureux et authentique dans les arguments que nous apportons. »
Les militaires découvrent également trois autres Go-Pro. « Leur capacité d’enregistrement était limitée à cinq ou six heures, confie un enquêteur. Il y avait donc de fortes chances que ces deux inconnus viennent récupérer leurs films le soir même. »
Une planque est alors mise en place par les gendarmes de Houdan, épaulés par leurs collègues de Mantes-la-Jolie. En début de nuit, les deux hommes se présentent devant l’abattoir Guy Harang avant d’être rapidement interpellés.
Il s’agit de Sébastien Arsac, cofondateur de L 214, et d’un autre militant. Dans leur sac à dos (notre photo), les gendarmes découvrent des pinces coupantes et du matériel d’effraction. En garde à vue, ils ont indiqué n’avoir « rien à déclarer ». Ils sont poursuivis, entre autres, pour violation de domicile.
Mehdi Gherdane - leparisien.fr (13 décembre 2016)
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