Le tricycle qui a changé la vie de Sylvie

Publié le par Jean-Louis Schmitt

Depuis des années, les habitants de Frohmuhl voient régulièrement passer un drôle de convoi. Sylvie Bochet et son compagnon Philippe Allirol se promènent à vélo couché, une machine qui a changé la vie de Sylvie.

 Philippe et Sylvie, en route vers un concert à l’ancienne synagogue de Struth. Photo : MG

Philippe et Sylvie, en route vers un concert à l’ancienne synagogue de Struth. Photo : MG

« Philippe est un grand passionné de vélo. Un jour, en visite au Salon du vélo spécial, à Germersheim, nous avons essayé les tricycles couchés », se souvient Sylvie. En configuration deux ou trois roues, le vélo couché à la particularité de proposer une assise comme sur un siège, et une position proche du sol.

« Ils sont tous terrains ! En forêt, ils passent là où des VTT classiques ne passent pas »

Convaincus par les sensations procurées par leurs nouveaux destriers, Philippe et Sylvie se lancent dans de folles aventures. Sylvie se souvient du tour du lac de Constance, il y a trois ans. « Mes genoux n’étaient pas encore si abîmés… » Car entre-temps, elle a subi la pose de deux prothèses, une à chaque genou. Depuis, les déplacements, surtout à pied, sont devenus un calvaire.

Qu’à cela ne tienne, le couple a investi dans des vélos couchés à assistance électrique. « Ils sont tous terrains ! En forêt, ils passent là où des VTT classiques ne passent pas, et mes jambes non plus. Pas besoin de regarder où je mets les pieds. Je monte aussi les côtes sans souci. Ils sont rapides : j’ai parcouru il y a quelques jours la descente entre Hinsbourg et Frohmuhl à 57 km/h… »

De plus, Sylvie assure que le tricycle l’a aidé à rééduquer ses genoux après les opérations, en complément de la kinésithérapie. « Notre poids est porté par le vélo. Avec un accessoire comme une « pendelpedal », la rotation du genou peut évoluer progressivement en fonction du réglage. La jambe valide entraîne l’autre. »

Des balades découvertes

La dernière fois que Philippe s’est rendu dans son magasin de vélo, en Allemagne, il a vu des grands-parents offrir un vélo couché à leur petite-fille trisomique, qui pour la première fois a réussi à faire un tour de pédale complet. « On peut adapter ces vélos à une personne souffrant d’hémiplégie aussi, ou d’autres handicaps. »

En balade à l’étang du Donnenbach, Philippe et Sylvie ont permis à un homme d’Ingwiller d’essayer un de leurs engins. « Suite à un accident, il avait perdu le sens de l’équilibre. Il a pu aller rejoindre ses enfants de l’autre côté du site, ses yeux brillaient. J’espère qu’il va nous recontacter… »

Sylvie ne trouve qu’un seul défaut à ces machines : leur envergure. « Elles sont longues de 2,40 m, nous avons investi dans une camionnette pour les transporter. » Le couple de retraités songe à proposer au public des balades à la découverte de la région sur leurs engins.

Pour tous renseignements : philippeallirol@yahoo.fr , au 03 8 50 50.

 

Marie Gerhardy (13/11/2016)

Publié dans Initiative

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article