Comme des pachas

Publié le par Jean-Louis Schmitt

Les Chats’sociés offrent de garder à domicile les animaux pendant les vacances de leurs maîtres. Un moyen pour l’association de financer ses nombreuses actions pour la protection des chats errants.

Diane Bernhard, 33 ans, présidente des Chats’sociés. Document Remis

Diane Bernhard, 33 ans, présidente des Chats’sociés. Document Remis

Avant, Igor et Himé, deux chats sacrés de Birmanie, embarquaient aussi dans la voiture quand leurs maîtres partaient en vacances : « Un cauchemar pour eux et pour nous », se souvient Manuel.

Cette année, Manuel et sa famille sont partis un mois. L’itinéraire, compliqué, combinait avion et voiture. Résolus à ne pas les emmener avec eux, ils ont songé à la solution de la garde à domicile et ont entendu parler de Chats’sociés : « Ils sont passionnés de chats, de la cause animale, on a vu qu’ils postaient des photos des chats gardés tous les jours, ils jouent avec les animaux… » La rencontre avec la bénévole de l’association s’est bien passée : « C’est aussi une question de feeling, tu laisses tes clés, tes chats… »

Le service n’est pas tarifé mais peut être gratifié d’un don

Tout le mois de juillet, Igor et Himé ont eu droit à une visite quotidienne. Manuel a eu des nouvelles régulièrement. À leur retour, pas de boules de poils partout dans l’appartement : « Ça s’est super bien passé, les chats étaient contents de nous voir, il n’y a pas eu besoin de réadaptation et ils étaient en pleine forme. »

Ce service de garde à domicile n’est pas payant mais peut-être gratifié d’un don – déductible des impôts, l’association est habilitée à délivrer des reçus fiscaux. « On peut intervenir dans toute la CUS, on reste 1h par jour en moyenne avec le ou les chats, on change la litière, on change l’eau, on nourrit le poisson s’il y en a un, on arrose les plantes, bref on est serviable, les gens aiment bien et en plus c’est pour une bonne cause », détaille Diane Bernhard, présidente de l’association.

C’est une façon pour l’association née en décembre 2014 et basée à Schiltigheim de récolter de l’argent pour son action auprès des chats errants. Elle n’est pas subventionnée. Signalons qu’à Strasbourg, l’association Cat’Mon’Doux, dont l’objet est similaire, propose également ce service ( gardeanimaux@catmondoux.org ).

Les Chats’sociés ne vivent que grâce à l’investissement (en temps mais aussi financier) de leurs bénévoles ainsi que grâce aux dons. Leur but, faire des chats errants des chats « libres », c’est-à-dire identifiés, soignés, stérilisés, puis relâchés et nourris.

L’association présidée par Diane Bernhard intervient beaucoup à Hautepierre et dans le secteur de la gare. En 2015, le noyau dur de 5 bénévoles passionnés a pris en charge 120 chats, et depuis le début de l’année, une centaine. C’est un énorme travail, sans même évoquer les frais médicaux et le budget pour la nourriture.

À la recherche de familles d’accueil et d’espaces au calme

Certains des chats recueillis ne pourront pas être relâchés. Ils sont alors placés en famille d’accueil, de façon transitoire. Diane Bernhard, qui elle-même en a sept en accueil chez elle lance un appel : « On recherche des familles d’accueil pour les convalescents, pour ceux qui sont en danger et qu’on ne peut pas relâcher. On est aussi à la recherche de terrains non clôturés qui peuvent accueillir les chats qu’on relâche, à l’abri des regards si possible », dit-elle en évoquant les nombreux cas de maltraitance et de cruauté constatés sur le terrain.

Florence a fait office de famille d’accueil pour les Chats’sociés : « Je vis en appartement et je ne voulais pas de chats à moi, mais je les aime bien, je garde souvent ceux d’amis qui partent en vacances. Pour les Chats’sociés, j’ai gardé une jeune chatte d’un an. Elle n’était pas complètement sauvage, mais il fallait la sociabiliser. On dispense des soins s’il le faut. Il faut de la patience, ça passe énormément par le jeu. C’est bien parce qu’il y a une progression. »

Le « risque » est de s’attacher, beaucoup d’accueillants finissent d’ailleurs par adopter. Car ces chats en théorie ne sont que de passage et sont ensuite proposés à l’adoption.

M. A.-S. 14/08/2016

"Chat libre" à Rauwiller. Photo : Jean-Louis Schmitt

"Chat libre" à Rauwiller. Photo : Jean-Louis Schmitt

Publié dans Animaux

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