Pourquoi des abattoirs ont dérapé?
Cadences de travail, problèmes liés à l’abattage rituel, formation insuffisante : la commission parlementaire sur les abattoirs tente de comprendre ce qui a pu conduire aux scandales de mauvais traitements d’animaux révélés par des vidéos terrifiantes.
Mercredi les responsables de l’association de défense des animaux L214 ont été entendus, avant, hier matin, les directeurs des abattoirs publics d’Alès (Gard), du Vigan (Gard) et de Mauléon-Licharre (Pyrénées-Atlantique), ainsi que les élus locaux.
Le maire d’Alès Max Roustan (LR) a soulevé le problème de l’abattage « rituel », qui représente 50 % de l’activité de l’abattoir municipal – le seul sur les trois incriminés à pratiquer cette procédure. Selon lui, la vidéo de L214 montrait uniquement des animaux abattus de manière « rituelle », sans étourdissement préalable, afin de pouvoir être saignés. « Il y a une manière de fonctionner spéciale.
Il appartient au législateur de décider si on peut abattre ou pas de cette manière-là ».
Le système global est visé, pas les salariés des abattoirs
L214 s’est interrogée sur le rythme de travail imposé aux employés de ces établissements. « Peut-on tuer à la cadence d’un milliard d’animaux par an en respectant les règles ? À ce rythme, on est loin de cas de maltraitance individuels ou d’un employé déficient, c’est une question structurelle », a estimé le président de l’association Antoine Comiti.
« Les salariés ont été des boucs émissaires faciles », renchérit la porte-parole Brigitte Gothière, citant l’abattoir de Mauléon, dernier scandale en date avec d’insoutenables images de moutons brutalisés. Des accusations rejetées par les responsables des abattoirs incriminés, qui mettent en avant leur taille modeste et leur statut public.
Dans celui de Mauléon-Licharre, certifié bio, Gérard Clemente estime que la vidéosurveillance constitue la « seule réponse ». Les images de L214 montraient un agneau écartelé encore vivant.