Chasseur d’orages

Publié le par Jean-Louis Schmitt

Comment les orages se forment-ils ? Julien Perrot, rédacteur en chef de La Salamandre, interroge Dean Gill*, prévisionniste à météo Suisse et photographe de phénomènes météorologiques extrêmes…

Les orages peuvent se produire en toute saison, tant que les conditions d'instabilité et d'humidité de l'air sont présentes… Photo : Dean Gill

Covid oblige, la rencontre d'aujourd'hui a lieu en visioconférence. Dean Gill* photographie orages et tempêtes depuis plusieurs années, il est notamment spécialiste des épisodes orageux.

Bonjour Dean, quel est ton métier ?

- Je suis météorologue, plus précisément prévisionniste.

Donc c'est toi qui vas nous dire quel temps il va faire demain ?

- C'est ça, et c'est moi qui déçoit les gens si mes prévisions sont mauvaises.

Tu travailles donc à météo Suisse à Genève ...

- Oui, je suis en ce moment dans la salle de prévision. C'est le centre régional pour la Suisse romande, on est ouvert 24 heures sur 24.

Tu vas travailler toute la nuit ?

- Et oui ! je suis seul pendant le tour de nuit, mais de jour nous sommes deux à trois prévisionnistes. La salle de prévision est remplie d'écrans qui transmettent des images satellite en direct, ou de webcam. On a une vue complète de ce qui passe dans le ciel de Suisse romande et des régions voisines.

En plus de ton métier, tu te passionnes pour les phénomènes météorologiques extrêmes. D'où te viens cette fascination ?

- Quand j'avais 5 ans, j'étais en Italie chez mes grands-parents et j'ai assisté à la formation d'une tornade qui est passé à 200 mètres de la maison. Je n'ai pas pu la voir, car nous étions terrés dans la maison, mais j'ai entendu l'énorme bruit de la tornade. Ça a été un vrai déclic.

Tu photographies les orages, tu les connais donc bien. Comment se forme un orage ?

- Il faut d'abord un environnement propice. De l'air chaud dans les basses couches et l'air plus froid au-dessus. L'air chaud a tendance à partir à l'assaut de l'air froid. Cela forme un courant ascendant qui se refroidit en montant et forme un nuage : le cumulonimbus. Ce nuage est composé de courants ascendants chauds et rapides et de courants froids qui descendent sous forme de précipitations. Le frottement de ces deux courants charge l'air en électricité qui se matérialise en foudre. Le cumulonimbus est le seul nuage de la planète capable de donner de l'activité électrique.

Les orages sont très localisés, cela les rend difficile à prévoir ?

- Une cellule orageuse est très localisée et aussi très éphémère. Un orage dure en général de 30 à 40 minutes. Certains orages plus élaborés, comme les super cellules, peuvent durer plusieurs heures. Mais on ne sait pas encore prévoir précisément où un orage va se produire. On peut seulement estimer une zone orageuse.

Julien Perrot

Apprenez-en plus sur la formation des éclairs !

*Dean Gill photographie les phénomènes météo violents depuis plusieurs années. Le résultat de son travail est à voir dans le nouveau livre de la Salamandre « Chasseur d'orages ». A l’heure où les changements climatiques sont plus que jamais d’actualité́, les orages continuent d’exercer leur fascination lorsqu’ils éclatent. Cet ouvrage grand format est à l’image de ces phénomènes aussi beaux que violents qui impressionnent l’être humain depuis toujours. A travers des photos magistrales, un récit palpitant et des explications brillamment vulgarisées par un météorologue, il offre l’occasion unique d’admirer l’orage de près, de comprendre sa nature et de revivre les frissons d’une nuit d’enfance…

Vidéo : Chasseur d’orages (La Minute Nature n° 219) 6 :44

 

 

 

 

Si vous avez apprécié cette publication,

partagez-là avec vos amis et connaissances !

Si vous souhaitez être informé dès la parution d’un nouvel article,

Abonnez-vous !

C’est simple et, naturellement, gratuit !

 

 

 

 

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
F
Bien sûr je fais allusion à ceux qui se glissent au plus près du cœur des tornades, des ouragans, etc. Ils sont peut-être encore plus en danger que ceux qui photographient les éclairs.
Répondre
F
Très beau témoignage, mais je trouve malgré tout que les chasseurs d'orages prennent parfois des risques énormes pour une ou deux photos, pour être au plus près de l'évènement. Je ne sais pas si Dean Gill est de ceux-là, mais on a déjà vu aux informations certaines vidéos qui laissent le spectateur perplexe. Est-ce bien nécessaire ? Bien sûr ils ne mettent qu'eux en danger et c'est leur droit.
Répondre
Z
Très intéressant comme toujours!
Répondre
B
Quelle belle Minute Nature encore une fois !<br /> Je partage
Répondre
J
Au fait, Jean-Louis, as tu déjà fait des photos d'orage et de foudre? Faut il un appareil particulier pour saisir ces impressionnantes photos ?
Répondre
J
Non, mon cher Jacky : je ne m'y suis jamais risqué !<br /> Il faut un appareil de préférence reflex et des connaissances techniques -pour régler le diaphragme et la vitesse- que je n'ai pas... Tu sais, je ne suis qu'un modeste amateur !