Un mégot pollue 500 litres d’eau…

Publié le par Jean-Louis Schmitt

Le mégot de cigarette est un des déchets les plus mortels dans nos océans. Si le meilleur moyen d’éviter cette source de pollution est d’arrêter de fumer, l’association GreenMinded se mobilise pour les collecter et les recycler.

Le mégot de cigarette est le 3e déchet le plus mortel dans nos océans.

Chaque mégot jeté dans le caniveau pollue 500 litres d’eau et nécessite une quinzaine d’année pour se dégrader. En France, ce sont 20 à 25 000 tonnes de mégots qui sont jetés chaque année.  Chez eux, les fumeurs ont des cendriers, qu’ils vident la plupart du temps dans la poubelle classique. Car si la plupart des déchets sont triés, ce n’est pas le cas pour les mégots. C’est pourquoi Alice, Solène et Romain ont décidé, en 2016, de créer l’association GreenMinded

« Nous avons réalisé que les mégots n’étaient pas recyclés, nous voulions créer une solution de collecte et de recyclage » raconte Alice.

Pollueur-Payeur

L’association a d’abord proposé des solutions de collectes pour les villes et les entreprises. Mais afin d’inciter aussi les particuliers à recycler leurs mégots, elle a lancé en début d’année des kits envoyés à domicile. Ces derniers comprennent un contenant hermétique (de 2 à 10 kilos), un cendrier portable, des stickers, un mode d’emploi, des affiches de sensibilisation et les étiquettes d’affranchissement pour renvoyer les mégots. 

« Depuis le début de l’année, on a envoyé une centaine de kits et on a eu une dizaine de retours. Le plus petit contenant, de deux kilos, permet de collecter 4 000 mégots, donc les gens mettent du temps à le remplir » explique la co-fondatrice.

Le hic : ces kits ont un prix qui peut rebuter le fumeur. Pour recevoir le plus petit des contenants, il faudra débourser 39 euros. Aujourd’hui en France, les industriels du tabac échappent au principe du "pollueur-payeur", obligeant à quiconque souhaitant recycler ses mégots de payer. Deux milliards de mégots sont jetés chaque année dans Paris. Le coût du ramassage s’élève à 5 000 euros par jour, donc à presque deux millions d’euros par an, seulement pour la capitale.. 

"On aimerait que les industriels du tabac se mettent dans le circuit. Pour toutes les autres filières, il existe une écotaxe, qui représente le prix du recyclage inclus dans chaque emballage qu’on achète. Pour les cigarettes, ce n’est pas du tout le cas. Les industriels se dédouanent complètement de cette pollution qu’ils génèrent", s’insurge Alice.

Brune Poirson, secrétaire d’État au ministère de la Transition écologique et solidaire, a rencontré les industriels à plusieurs reprises. Mais pour le moment, aucune proposition de loi n’a été émise. GreenMinded a lancé une pétition pour que les industriels du tabac participent au financement du recyclage de leur produit. 

Une seule usine de recyclage des mégots en France

Une fois les mégots réceptionnés, GreenMinded les envoie à l’usine MéGo en Bretagne : la seule en France à recycler ce déchet. Les matières organiques (les restes de tabac et le papier) sont séparées du plastique (la partie blanche du mégot, la plupart du temps à base d'acétate de cellulose). La fibre de plastique passe par différents bains d’eau pour en extraire les substances toxiques afin d’obtenir une fibre saine qui va être thermocompressée pour être transformée en plaque de plastique. Alice nous explique que l’eau polluée est également traitée en circuit fermé : 

« L’eau est récupérée, les substances toxiques sont extraites et traitées. L’eau saine est réutilisée pour refaire des bains ». 

Les plaques de plastique servent ensuite à produire du mobilier urbain, de jardin, des supports de téléphone ou des cendriers ! Pour le moment, les stocks de mégots étant trop restreints, l’usine MéGo s’est concentrée sur la production de banc assis-debout pour les coins fumeurs (Voir l’article "Du mobilier urbain conçu à partir de mégots de cigarettes recyclés").

Sofia Colla/WE Demain

 

 

 

 

Si vous avez apprécié cette publication,

partagez-là avec vos amis et connaissances !

Si vous souhaitez être informé dès la parution d’un nouvel article,

Abonnez-vous !

C’est simple et, naturellement, gratuit !

 

 

 

Publié dans Initiative, Environnement

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
Z
J'ai arrêté il y a 11 mois et je suis bien contente!
Répondre
C
Mais qui impose donc des mégots aux cigarettes...et pourquoi sont-ils aussi polluant...à qui profite le crime...2+2=la tête à tof qui a toujours un mégots dans sa poche...(On va pas mégoter).
Répondre
O
Le tabac comme la syphilis sont les vengeances tardives des amérindiens, nous leurs devons beaucoup et ne les remercierons jamais assez.
Répondre
J
Au fait, Jean-Louis nous a présenté hier un "tourne-Pierre"........
J
Le tabac est vraiment une cochonnerie totale; impôt, maladies, pollution.
Répondre
J
C'est intéressant : je n'imaginais pas une seconde qu'à partir de mégots on puisse fabriquer du mobilier urbain... Bon, cela dit, comme annoncé en préambule, le mieux est encore d'arrêter de fumer -ne serait-ce que pour ses petits poumons à soi- et, surtout, de ne jamais commencer !
Répondre