Albert Schweitzer, l’enfant du pays
Suite à la publication hommage d’hier (voir ici), divers courriers me sont parvenus dont, en particulier, celui de Sylvia, une fidèle de « Nature d’ici et d’ailleurs », dont le contenu m’a beaucoup ému ! Sans modifier en quoi que ce soit le texte en question, je me suis juste permis d’y inclure divers liens qui pourraient s’avérer utiles au lecteur soucieux d’en savoir davantage…
Albert Schweitzer a toujours fait partie de ma vie. Toute ma famille maternelle a vécu et vit encore à Gunsbach. Ma grand’mère est allée à l’école avec Albert Schweitzer et ma mère a joué avec sa fille Rhéna. Je passais toutes mes vacances scolaires à Gunsbach . Le Docteur Schweitzer m’a reçue dans sa maison l’été 1959 et je lui ai offert le contenu de ma maigre tirelire, enveloppé dans un petit mouchoir, pour son hôpital de Lambaréné.
J’ai toujours pensé que son concept du respect de la vie devrait s’énoncer plus justement « respect pour toute vie » ou du moins qu’il faut le comprendre ainsi, car nos religions qui nous ont guidés, l’on malheureusement trop souvent oublié, pour tout ramener à l’humain et au verbe dominer.
Je suis depuis plus de 13 ans déléguée Alsace Lorraine et pour le Parlement Européen, du Comité Scientifique Pro Anima (du latin, le souffle, la vie), fondé en 1989 par Théodore Monod, ami d’Albert Schweitzer, qui a d’ailleurs été le premier à exposer en français le principe du respect de la vie, sur Radio Dakar en 1942 et ses chroniques ont été recueillies dans un livre « l’hippopotame et le philosophe », réédité chez Actes Sud en 1993.
Théodore Monod a fondé Pro Anima avec Christiane Laupie-Koechlin, qui avait perdu sa fille unique, décédée à l’âge de 18 ans, suite aux effets secondaires de la pilule DIANE. Le but de ce Comité, formé autour d’un conseil de chercheurs, d’universitaires et de membres du corps médical, tous bénévoles, est de promouvoir une recherche scientifique éthique, dans le respect de tout le vivant (sans expérimentation animale, d’ailleurs qualifiée de cruelle et d’inutile par Albert Schweitzer) et pour nous assurer une bien meilleure santé.
Pro Anima coordonne de nouvelles méthodes de recherche avec des laboratoires partenaires et a mis au point le programme : « Valitox » co-financé par la Fondation 30 Millions d’Amis, la Société Nationale des Droits de l’Animal, les fondations Brigitte Bardot et Bourdon , la Ligue Suisse contre la vivisection ,ainsi que par de nombreux particuliers . Elle servira à évaluer la toxicité environnementale de tous les produits qui nous entourent dans notre quotidien, (cosmétiques, produits phyto sanitaires et industriels), qui sont la cause principale de l’évolution des grandes pathologies actuelles. « Valitox » pourra contribuer à l’évolution positive de la directive européenne REACH, qui oblige les industriels à tester 100 000 molécules répertoriées, ramenées à 45 000 pour des raisons économiques), « Valitox » peut également servir pour tester la toxicité des médicaments, dont les effets secondaires provoquent chaque année la mort prématurée de nombreux citoyens.
Le comité a créé une plateforme citoyenne de collectes de fonds « Ethicscience », sorte de ‘’Téléthon’’ dédié à la recherche sans animaux et sélectionné plusieurs programmes, dont un pour le cancer du poumon, qui pourra être extrapolé à tous les autres types de cancer, nous ouvrant ainsi des voies nouvelles et prometteuses.
Pour finir je voudrais vous dire que nous portons en ce moment même un dossier Alsacien brûlant. Celui de l’élevage de primates SILABE de Niederhausbergen (un fantôme administratif), qui a obtenu l’autorisation de doubler sa capacité d’accueil pour passer de 800 à 1600 animaux le 4 juillet 2014. 20% sont destinés à l’éthologie et 80% à la revente à des laboratoires pharmaceutiques européens, pour y subir des tests, cruels pour eux, mais aussi très dangereux pour l’être humain , Plus de 100 000 personnes ont demandé avec nous la fermeture de ce centre à Monsieur le Préfet.
En 1997, à Holtzheim, nous avions déjà fait échouer l’ouverture d’une structure identique, portée par les mêmes requérants et notre Président, le défunt Professeur Jean-François Béquain écrivait alors à ce sujet : « L’Alsace de Sébastien Brand, d’Albert Schweitzer et d’Alfred Kastler, l’Alsace de l’humanisme et de la rigueur intellectuelle, capitulerait-elle devant le Fort Joffre de Holtzheim occupé par 3 000 singes, ligne Maginot de la recherche biomédicale française ? Il est presque Minuit… » mais à Niederhausbergen aussi…
Sylvia Hecker
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