Manifestation sur le pont de Normandie : des chasseurs renversent une voiture de gendarmerie

Publié le par Jean-Louis Schmitt

Lors de la manifestation de centaines de chasseurs sur le pont de Normandie, samedi, une dizaine d’entre eux ont renversé une voiture de gendarmerie. Les vitres ont été brisées. Les militaires mènent l’enquête pour retrouver les auteurs.

Un véhicule de gendarmerie a été renversé par des chasseurs lors de la manifestation sur le pont de Normandie, samedi après-midi (Photo Facebook Pascal Marie)

Le monde des chasseurs est indigné. Charles Santerne, vice-président de l’Association de chasse sur le domaine public maritime (ACDPM), « dénonce une situation intolérable ». Alain Durand, président de la Fédération de chasse en Seine-Maritime, « condamne tous ces actes de violence ». Samedi, lors de la manifestation des chasseurs pour demander la prolongation de la saison de chasse de l’oie cendrée jusqu’au 28 février au lieu du 31 janvier, la cinquantaine de gendarmes et les quatre-vingts CRS aux abords du pont de Normandie n’ont apparemment pas calmé certaines ardeurs (lire par ailleurs ici)

« Des coups de pied dans les vitres »

« Entre 16 h et 16 h 30, une centaine de manifestants sur les 600 présents se sont approchés des véhicules de gendarmerie stationnés sur le parking est de l’aire de repos du péage du pont de Normandie, c’est-à-dire en direction du pont de Tancarville », selon le commandant de gendarmerie du Havre, le lieutenant-colonel Anthony Albert. C’est alors qu’une dizaine d’entre eux, encapuchonnés ou porteurs de cagoules de chasse, s’en sont pris à une voiture des forces de l’ordre vide d’occupant « en la renversant et en cassant les vitres à coups de pied pendant cinq minutes », précise le militaire. La compagnie de CRS venue de Vaucresson s’est déployée pour éloigner ces agitateurs. « Mais il n’y a pas eu de charge, aucun contact physique », assure le commandant de compagnie.

Les gendarmes ont par la suite demandé au président de la fédération de chasse de disperser ses troupes et de mettre fin à la manifestation. Cela s’est fait progressivement jusqu’à 18 h environ. Selon le chef d’escadron, une enquête de gendarmerie est ouverte pour rechercher les auteurs de ces dégradations. D’autres véhicules ont été dégradés, mais de manière beaucoup plus légère : « Certains ont donné des coups de pied dans des portières », précise le lieutenant-colonel. Aucun blessé n’est à déplorer d’un côté comme de l’autre.

Les chasseurs ont manifesté en nombre samedi après-midi sur le pont de Normandie (Photo Quentin Déhais)

Les militaires n’ont procédé à aucune interpellation, d’après la même source. « J’étais sur place. Les chasseurs de Seine-Maritime étaient à l’écart », assure Alain Durand, persuadé qu’il s’agit « d’une bande venue de Charente-Maritime, du Médoc ou du Cotentin ». Charles Santerne, également présent à la manifestation, est moins catégorique, parce qu’il n’a « pas vu la scène, mais c’est ce que j’ai entendu sur place ». Même si, « en général, ce sont les extérieurs qui cassent ». Quoi qu’il en soit, il se dit « opposé aux dégradations et à la violence ». « Ça me déçoit. Je sais bien que cela fait quinze ans qu’on est amené à se battre. Vous pouvez être à bout. Mais on n’a pas besoin de ça pour revendiquer quelque chose. Quand on commet ce genre d’actes, on n’est plus chasseur, mais casseur. Ils répondront de leurs actes : il y a des caméras partout. »

 

Paris-Normandie.fr/Suzelle GAUBE (11/02/2018)

Publié dans Chasse

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J
Comportements lamentables mais, comment s'en étonner ? Ces individus sont généralement dangereux a fortiori lorsqu'ils sont en groupe ! "Les militaires n’ont procédé à aucune interpellation"... j'allais dire : naturellement ! Transposez le même fait divers à une manif d'écologistes et vous aurez un tollé général de l'ensemble de la sphère politique et jusqu'à l'Elysée ! Là, en revanche, Macron reçoit les (ir)responsables de la FNDC -je me refuse de citer le gros en question...- et, en plus, donne satisfaction à l'ensemble de ces délinquants notamment sur la chasse aux oies qui, dès l'année prochaine sera prolongée jusque fin février, et sur le prix du permis de chasse qui va passer de 400 à 200 € ! <br /> Merci Macron...<br /> Voilà décidément un président qui ne cache pas ses détestables accointances avec "ses" amis, destructeurs de la biodiversité ! On s'en souviendra...
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